BIENVENUE

…… enfin, j’ai reçu mes chaussures de randonnée, plus pratiques pour marcher sur les chemins pierreux que mes chaussures de running qui attendent sagement leur tour quand ma surcharge pondérale aura disparue…… je n’y suis pas encore, hélas. Passons…
Et donc les papattes bien calées dans des chaussettes moelleuses et dans ces grosses godasses, il est l’heure de partir crapahuter (j’aime bien ce mot) avec ma Brutasse, fort sage en ce moment, à part quelques débordements avec la gente féline qui est de plus en plus méfiante avec elle, ils ont raison !
Evidemment, il fait nuit, vivement le passage à l’heure d’hiver (dans la nuit du 26 au 27 Octobre), au moins je verrai où je pose mes belles chaussures.
Soudain, Mimi se met à grogner, chose rare lors des promenades, sauf quand elle croise un autre chien, cela la met en furie pour une raison qui m’échappe, à moins qu’elle me défende…… elle est gentille la Boubou (pléonasme). Ce n’est pas un chien qui se présente mais comme une sorte d’attroupement hétéroclite, je pointe ma lampe-torche et ô surprise : deux renards, trois ratons-laveurs et … un sanglier.
Ben mince alors, que me vaut ce rassemblement rural :
«- bonjour les poilus… 
- bonjour humaine…
- es-tu Hector ?
- oui, c’est moi et je te présente les camarades, mes collègues ratons-laveurs Gustave et Léopold, mes collègues renards George et Henry et notre secrétaire général syndical, le sanglier Eugène
- ah bon, que ces prénoms sont ridicules……
- nous n’avons pas choisi, c’est ainsi
- j’en conviens, que me vaut un accueil pléthorique à cette heure-ci ?
- nous avons installé un piquet de grêve et t’interdisons l’accès au chemin
- de quel droit ? sur quelle base ?
- nous en avons assez que tu pilles notre forêt…
- je n’ai rien prévu de prendre aujourd’hui, pas plus qu’hier et pas moins que demain mais où sont les écureuils ?
- ils sont dans un autre syndicat, nous ne les voulons pas avec nous
- et pour quelle raison ?
- avec leurs panaches, ils ne font pas sérieux
- pas sérieux ?
- oui, tu m’as compris, genre efféminé ou tapette si tu préfères
- mais vous êtes fous, ici de la gayphobie, surtout avec moi ?
- non…… mais ils ne sont pas comme nous…
- on marche sur la tête, et vous, vous seriez «normaux» ?
- ben oui……
- ah oui, des renards, des ratons-laveurs et un sanglier, quel «bel attelage»
- eh oui, on est puissants, rusés, intelligents, pas comme ces couillons d’écureuils
- hé ho les camarades, il va falloir vous calmer, avoir et présenter un meilleur état d’esprit, un peu plus de fraternité serait le bienvenu
- fiche-nous la paix l’humaine, c’est notre forêt, nous faisons ce que nous voulons
- il est quand même dommage et dommageable que les animaux deviennent aussi cons que bon nombre d’humains
- nous préservons notre sérénité……
- vous ne préservez rien du tout, vous êtes des gros cons, réfléchissez un peu avec les quelques neurones que vous avez et nous en parlerons demain, salut !».
Je tourne les talons de mes «so cute shoes», direction le Moulin, marre des poilus :
«- de moi aussi ?
- non Piquouillette, tu es une bouledogue, pas une poilue de la forêt, mieux même, MA Boubou, mais que cela ne t’incite pas à déborder en profitant de ma faiblesse……»
Bon week-end…… pluvieux hé hé……